11-11 : Memories Retold

Daddy, à quoi tu joues ? #93 – 11-11: Memories Retold

L’Europe fêtait il y a encore quelques jours l’armistice du 11 novembre 1918. Il y a un siècle, dans un wagon , en forêt de Compiègne, une poignée d’hommes mettait fin à quatre terribles années de guerre.
Il y a quatre ans, pour le centenaire du début de la guerre, c’était Ubisoft qui nous faisait verser quelques larmes avec Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre. Afin de marquer le centième anniversaire de cette boucherie, les Montpelliérains de DigixArt nous proposent une nouvelle plongée dans l’horreur de 14-18 avec 11-11: Memories Retold.
En voici mon test.

11-11: Memories Retold -Le devoir de mémoire

Là où Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre tirait sur la corde sensible en racontant une histoire poignante, 11-11: Memories Retold rappelle que la guerre est avant tout vécue par des hommes. Que chacun la vit différemment. Nous suivons donc l’histoire de deux d’entre eux.
Le premier, Harry (joué par Elijah Wood, Frodon dans Le Seigneur des Anneaux), est canadien. Il est apprenti photographe et s’est engagé pour faire le beau devant sa bien-aimée dans l’espoir de revenir en héros. Le second, Kurt (Sebastian Koch vu dans Homeland, La Vie des Autres)  est un allemand qui travaille dans une usine de zeppelins. Il s’engage afin de rallier le front afin de retrouver son fils porté disparu.

Nous n’avons pas affaire à un jeu de guerre, ce n’est pas un Call of Duty ou un Battlefield ! Nos deux personnages ne sont jamais armés !
Harry partage sa vie à la guerre immortalisant sa vision du conflit. Il envoie ses photographies à sa dulcinée restée au pays. Ses réactions dépendent des thèmes choisis par le jeune reporter.
Kurt, quant à lui, il interagit en allemand avec ses compatriotes. Cela nous permet de débloquer des mots clés qui serviront à rédiger les lettres qu’il enverra à sa fille.

Il ne faut donc pas s’attendre à une action frénétique, mais plutôt à une succession de saynètes dans lesquelles il faut résoudre une énigme assez basique ou tout simplement parler à d’autres personnages. 11-11: Memories Retold propose également quelques passages où l’on joue un animal… mais je vous laisse les découvrir sans vous spoiler.
Afin de maintenir une narration fluide et cohérente, l’échec n’existe pas. En effet, la simplicité des actions à réaliser est à la portée de tous. Le seul challenge réside en la collecte de tous les objets historiques à trouver. Particulièrement bien dissimulés, ils pousseront les accrocs au Platine à recommencer le jeu plusieurs fois pour tous les dénicher. Outre les Succès et les Trophées que ces objets réunis permettent de débloquer, ils offrent surtout la possibilité de découvrir les conditions de vie des poilus, notamment l’insalubrité des tranchées.
Sans cette recherche de collectibles11-11: Memories Retold se termine en 7 heures environ. Bien plus si vous souhaitez atteindre les 100 %. De plus, certains de vos choix seront importants pour la suite du récit. Leurs conséquences peuvent engendrer l’une des sept fins différentes. Il faudra donc recommencer l’aventure afin de toutes les visionner.

11-11: Memories Retold – Un jeu impressionnant !

Le plus déroutant dans 11-11: Memories Retold, c’est sa direction artistique. Totalement gérée par le studio anglais Aardman (Wallace et Groomit, Chicken Run), on se croirait dans un tableau de Van Gogh. Véritables ode aux œuvres impressionnistes, les décors sont un vrai régal pour les yeux. Chaque mouvement, chaque nouvel élément, est comme peint en direct pas des centaines d’artistes.

La palette des couleurs nous plonge dans une contemplation où chaque lieu, chaque personnage ou même chaque animal a une identité visuelle forte. On se laisse submerger par les toits parisiens, absorber par le crépuscule des campagnes du nord ou encore noyer dans la tristesse d’une tranchée boueuse.
Tout est fait pour que l’on se laisse porter au fil de l’histoire en nous transmettant un maximum d’émotions.

Bon, il y a bien quelques inexactitudes historiques, mais cela ne gène en rien l’expérience ludico-éducative proposée par 11-11: Memories Retold.

Afin d’agrémenter parfaitement ce tableau qui nous est peint, le jeu nous offre une bande-son de haut vol. Signées par Olivier Derivière, les musiques collent parfaitement à l’esthétique inhabituelle de cette aventure. Son orchestre et ses cœurs accompagnent divinement les thèmes tour à tour guerriers ou bouleversants de 11-11: Memories Retold.

11-11: Memories Retold – Mon avis

Autant vous dire que je me suis laissé embarquer par 11-11: Memories Retold. Ce n’est pas un jeu qui émeut au point d’en pleurer, mais on se laisse transporter par ces deux histoires qui nous font vivre l’horreur de la guerre 14-18. Tout le travail artistique visuel, sonore et même narratif fait que l’on ne peut que se perdre durant sept heures à suivre Harry et Kurt.
Le seul petit bémol vient d’un gameplay un peu trop simpliste et de quelques anachronismes, que seuls ceux qui s’intéressent à ce conflit peuvent détecter.

ATTENTION PARENTS !

J’aurais tendance à vous dire que 11-11: Memories Retold est un excellent support pour apprendre ce qu’à pu être la vie durant la Grande Guerre, que ce soit au font comme à l’arrière. Malgré tout, l’horreur de la guerre resurgit par moment et ce n’est clairement pas pour les plus jeunes. C’est donc à vous de choisir les scènes que vous souhaitez montrer à vos enfants et je vous déconseille fortement de laisser des moins de 14 ans y jouer seuls.

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11-11: Memories Retold

En résumé

11-11: Memories Retold est un jeu absolument magnifique qu’on se doit de faire. Il offre la possibilité de découvrir ce qu’était la guerre de 14-18 dans un habillage artistique de grande qualité. Je regrette juste que son gameplay soit si minimaliste et que certaines incohérences historiques n’aient pas été corrigées. Hormis cela, son style graphique, sa bande-son et son scénario en font un jeu qui restera dans les mémoires.

J'aime

  • Visuellement magnifique
  • Une bande-son sublime
  • Une narration parfaite
  • 7 fins différentes
  • Des animaux jouables
  • Le devoir de mémoire

Je n'aime pas

  • Des objets à collecter trop longs à dénicher
  • Peu ou pas de difficulté
  • Quelques anachronismes

Daddy Gamer Chief

Papa de trois petites demoiselles - 12, 6 et 2 ans - ainsi que d'un petit garçon de 4 ans, j'arrive tout de même à concilier mon travail, mon rôle de père et ma passion pour le jeu vidéo. De ce fait, j'ai créé ce blog afin de partager avec vous tous mes passions, mais aussi mes expériences vidéo-ludiques avec mes enfants. Ce blog n'a pas vocation à remplacer les grands sites mais bien de faire partager avec le plus grand nombre ce qu'est la vie de papa gamer avec quatre enfants.

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