Daddy, à quoi tu joues ? # 115 – Death Stranding

Death Stranding… Tout au long de mon aventure aux côtés de Norman Reedus, je me demandais comment j’allais bien pouvoir rédiger un test sur un jeu aussi dingue. Non pas qu’il soit déjanté, mais plutôt parce qu’il est empli de psychologie. Nous n’avons pas affaire à un jeu conventionnel, il faut voir (et surtout réfléchir) bien plus loin que ce que les images veulent bien nous montrer…

Death Stranding – La mort frappe à notre porte…

Death Stranding est le type de jeu que tout spoil gâche, je vais donc me limiter au strict minimum dans ce test afin que vous gardiez le plaisir de découvrir cette histoire et ce gameplay particuliers.

Dans une époque qui n’est plus la nôtre, le Death Stranding, un genre de cataclysme surnaturel, a dévasté la Terre. L’humanité se résume à quelques milliers d’individus qui se cachent dans des villes souterraines. L’extérieur est devenu hostile à tout être vivant, car des pluies diluviennes provoquent instantanément vieillissement et mort, des explosions gigantesques détruisent des villes et des zones entières sont envahies par des revenants.

Les Hommes ont dû s’adapter en se terrant dans des bunkers et doivent brûler leurs morts avant qu’ils ne deviennent des damnés. Ils dépendent d’entreprises de transport afin de se faire livrer tout ce que les imprimantes 3D ne peuvent leur fabriquer.

Seule une poignée d’hommes osent sortir, ce sont des transporteurs qui assurent les livraisons entre les rescapés. Ils ont développé une capacité pour détecter les « échoués » à l’aide de BB, des bébés enlevés aux ventres de leurs mères lors de la 28ème semaine de grossesse et qui servent de radars à revenants.

On joue donc Sam Porter Bridges, un livreur dont la mission est de reconnecter les villes des États-Unis entre-elles afin d’unifier à nouveau le pays.

Death Stranding : du social tout seul

Le gameplay de Death Stranding est unique en son genre. En effet, il varie en fonction de la charge portée par Sam. Plus les colis sont volumineux et lourds, plus il sera difficile de le diriger. Ainsi, il sera plus facile de se laisser emporter par le poids transporté lorsqu’on dévale le flan d’une montagne ou que l’on tente de traverser une rivière dont le courant est puissant.

Afin de ne pas perdre et abîmer notre précieux chargement dans une chute impromptue, il est possible d’appuyer sur les gâchettes de la manette et ainsi stabiliser notre héros. Cela ralenti les mouvements de Sam et altère son endurance. Ainsi, le gameplay change du tout au tout dès que notre personnage est chargé. En effet, livrer un colis endommagé, altéré par la pluie ou même trop en retard, limitera les récompenses reçues pour le service rendu. Il n’y a pas d’argent à gagner, mais chaque commande livrée à son destinataire rapporte son lot de likes, donc de réputation, mais surtout d’objets uniques à récupérer. C’est notamment le cas pour les livraisons qui nous semblent les plus ennuyeuses et les plus éloignées du scénario.

De plus, nos chutes augmentent le stress de BB qui, s’il n’est pas réconforté, s’intoxiquera et se rendra incapable de détecter les « échoués« . Ça peut paraître anodin expliqué ainsi, mais traverser une zone infestée de revenants sans BB est suicidaire…

Enfin pas si suicidaire que ça, car Sam ne peut pas mourir. Si jamais il se fait emporter par les « échoués« , il se retrouve sur la « Grève« . Il s’agit d’un monde entre la vie et la mort qu’il peut visiter avant de rejoindre son corps et revenir dans l’aventure comme si de rien n’était.

Où que nous soyons, nous sommes seuls. Sam Porter Bridges est solitaire et le seul compagnon qu’il puisse avoir est son BB. Mais il y a des traces de passage un peu partout dans Death Stranding. Chacun d’entre-nous peut laisser derrière lui des panneaux d’encouragement ou d’information à l’intention des autres joueurs. Nos constructions comme les ponts, tours de guets et autres générateurs peuvent apparaître dans les aventures d’autres joueurs connectés.
Jamais nous n’aurons d’autres interactions que les likes laissés à l’un ou l’autre pour l’utilité qu’à eu l’infrastructure ou l’objet sur notre progression.

Ce lien, qui nous connecte tous est au cœur de l’expérience Death Stranding. Sam doit créer un lien entre les diverses villes grâce au « réseau Chiral« , mais aussi entre les personnages isolés en effectuant des livraisons, et nous, joueurs, influençons sur les aventures d’autres personnes connectées grâce à nos panneaux et constructions, mais aussi en partageant des objets dans des conteneurs partagés.

Bien entendu, l’aide des autres ne nous parvient que si nous avons connecté une zone avec le réseau Chiral qui lie les villes. Ce qui signifie que nous devons tout d’abord trouver notre propre chemin en solitaire avant de bénéficier d’aides extérieures.

Bien que l’on soit toujours seul, il y a toujours une impression que quelque chose va nous tomber dessus. Les zones où sont les échoués ne sont jamais loin, on a en permanence une vision sur cet arc-en-ciel qui trahis la pluie et la présence des revenants qui lui est liée. Il y a également les Mules, des anciens livreurs devenus fous et obnubilés par la possession et le transport de marchandises, qui écument les terres désolées à la recherche de colis à dérober.

On se retrouve donc sous pression permanente afin de gérer le poids de notre chargement pour se garder un minimum de dextérité en cas de mauvaise rencontre et surtout quelques armes bien pratiques en cas d’attaque…

Death Stranding : la PS4 dans ses derniers retranchements ?

Graphiquement, Death Stranding propose deux aspects. Le premier est celui des cinématiques. Elles sont magnifiques, avec des acteurs motion capturés tels que Norman Reedus, Mads Mikkelsen, Léa Seydoux, Guillermo Del Toro… On est plongé dans un film interactif, notamment lors de la première cinématique du jeu qui m’a semblé durer une éternité et je me suis même endormi devant lors de ma première session de jeu visionnage.

Dans un second temps, il y a le jeu. C’est tout à fait correct pour cette fin de vie de la PS4. Même si les décors changent relativement peu, on a une belle impression de réalisme, de plausible. Il n’y a pas de vie animale, on ne croise quasiment que végétation et revenants, mais l’univers tient debout sans aucun problème. Le scénario imaginé nous plonge dans une ambiance, une atmosphère qui ne laisse aucune ambiguïté à ce qui va se passer prochainement. Seules les scènes cinématiques apportent leur lot de surprises et d’apports scénaristiques, les livraisons ne permettent que d’affiner l’histoire et surtout d’apprendre comment était le monde avant le Death Stranding.

Et puis il y a ces musiques… La BO est tout simplement envoûtante ! Très souvent discrète, elle sait se montrer et se faire ressentir à point nommé.
L’ambiance est hors norme et fait surgir des sentiments. C’est difficile à exprimer par écrit, mais elle transporte…

Death Stranding : mon avis

Ce test aurait pu se résumer à un mot, un nom pour être plus juste : Kojima. Comme chaque jeu qu’il a pu créer, on aime ou on n’aime pas, il n’y a pas de juste milieu. Death Stranding fait partie de ces jeux qui resteront dans la mémoire collective, mais qui nécessitent d’être essayés avant d’être achetés.

Personnellement, ce jeu m’a fait entrer en transe. La dernière fois que j’ai passé des sessions de jeu sans me rendre compte du temps qui passe remonte à The Legend of Zelda: The Wind Waker sur Game Cube. Je regrette juste que ma vie familiale et professionnelle m’ait imposé de finir trop rapidement Death Standing. J’ai dû boucler l’histoire en environ 45h, mais si j’avais encore été en congé parental, je suis certain que j’y aurais passé plus d’une centaine d’heures.

Quoi qu’il en soit, Death Stranding est un jeu à part, quelque chose qui n’avait encore été jamais fait et qui marquera sans aucun doute ce qui sera produit dans les années à venir.

ATTENTION PARENTS !

Death Stranding n’est pas un jeu comme les autres. Il a une grande part de psychologie, mais aussi de frustration, de stress… et il y a la mort omniprésente, notamment la vie après la mort… C’est un jeu sérieux, trop sérieux pour des enfants, qu’importe leur âge. Le PEGI 18 n’est pas usurpé, même si l’histoire peut être comprise par un 16 ans suffisamment mature.
Ne le mettez surtout pas entre n’importe quelles mains !

Daddy, à quoi tu joues ? #115 - Death Stranding

Nom du jeu: Death Stranding

Description: Death Stranding est un jeu vidéo développé par Kojima Productions et édité par Sony Interactive Entertainment. Le jeu est sorti le 8 novembre 2019 sur PlayStation 4. Il sera disponible sur PC en 2020.

Note
9.5/10
9.5/10

En résumé

Death Stranding est un jeu inclassable. Il mélange plusieurs genres de jeux tout en inventant le sien. Comme tous les jeux de Kojima, il aura ses fans et ses haters, mais c’est un jeu que tout gamer adulte se doit d’avoir dans sa ludothèque. C’est un jeu dont on reparlera pendant bien longtemps.

J'aime

  • Un scénario excellent
  • Un casting de rêve
  • Une direction artisitique sublime
  • Une BO de toute beauté
  • Une durée de vie colossale
  • L’intégration du multi au jeu solo
  • Un gameplay atypique

Je n'aime pas

  • Des combats peu intéressants
  • De nombreux ralentissements, même sur PS4 Pro
  • Les boss trop classiques

Daddy Gamer Chief

Papa de trois petites demoiselles - 12, 6 et 2 ans - ainsi que d'un petit garçon de 4 ans, j'arrive tout de même à concilier mon travail, mon rôle de père et ma passion pour le jeu vidéo. De ce fait, j'ai créé ce blog afin de partager avec vous tous mes passions, mais aussi mes expériences vidéo-ludiques avec mes enfants. Ce blog n'a pas vocation à remplacer les grands sites mais bien de faire partager avec le plus grand nombre ce qu'est la vie de papa gamer avec quatre enfants.

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