Vanou à quoi tu joues ? #9 – Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition

Ahhh la PlayStation 1, la génération bénie pour les amateurs de jeux de rôles japonais (JRPG) sur laquelle de nombreuses pépites ont vu le jour telles que les illustres Final Fantasy VII, VIII et IX, Wild Arms, ou le cultissime Suikoden, et bien d’autres, mais c’était aussi l’époque où beaucoup de jeux n’arrivaient pas sur le territoire européen, et nous étions donc obligés de passer par la case import. C’était aussi une belle occasion pour améliorer notre apprentissage de l’anglais, car qui dit import, dit forcément jeux en anglais (ou en japonais, mais on se limitait aux jeux de combats !).

C’est ainsi que quelques joueurs ont pu découvrir Chrono Cross, mais malheureusement, ce n’était pas à la portée de tout le monde, et il restait inconnu pour bon nombre de joueurs français. Square Enix a eu la merveilleuse idée de ressortir cette perle du JRPG en version remastérisée et sur tous les territoires et consoles cette fois-ci et qué s’apeliorio Chrono Cross: The Radical Dreamers Edition.

Chrono Cross est la suite spirituelle d’un autre grand nom du jeu vidéo, Chrono Trigger, mais s’il en reprend les bases et le concept de voyages temporels et mondes parallèles, les histoires ne sont pas reliées. Nous incarnons Serge, heureusement il est toujours possible de changer les noms, et ils peuvent être plus longs maintenant !

Je ne vous ferai pas l’affront de vous représenter ce classique, mais si vous le faites pour la première fois, sachez que l’histoire et les mécanismes restent inchangés. Et c’est le genre de jeu qui ne vous prend pas par la main, il faut parler avec tous les PNJ (personnages non jouables), afin de trouver où aller, et il faut se creuser les méninges parfois pour utiliser le bon objet au bon moment pour débloquer l’aventure. Au point que certains sites spécialisés français n’ont même pas trouvé le tutoriel pour savoir comment utiliser le système de combat (on va vous aider, il suffit d’aller parler au vieux chef du premier village sur l’écran à gauche). Mais nous ne vous jugerons pas si vous faites le jeu accompagné d’une solution trouvée sur le Web, l’important c’est de s’amuser comme on le désire. Je vais plutôt me concentrer sur ce qu’apporte cette nouvelle édition au(x) nom(s) à rallonge.

Un régal pour les yeux et les oreilles

Tout d’abord, la grande nouveauté pour nous autres joueurs francophones, c’est enfin la possibilité de découvrir cette grande aventure dans la langue de Molière, fini de devoir faire pause et prendre le dictionnaire pour comprendre l’histoire.

L’autre grande nouveauté, c’est la remastérisation des graphismes en haute définition. Afin de prendre du plaisir à faire Chrono Cross sur les consoles et télévisions actuelles, tout a été raffiné, c’est propre, les couleurs sont plus vives et chatoyantes, et nous pouvons enfin reconnaître les héros, leur visage n’étant plus une bouillie de pixels.

Mais si ces graphismes à l’ancienne vous manque, pas d’inquiétude, le mode classique est présent pour que ce soit pareil que sur la première PlayStation. Et pour ceux qui sont allergiques au format 4:3 de l’époque (les bandes sur le côté), il est également possible d’étirer ou de zoomer afin de massacrer le ratio de l’image et prendre tout l’écran (je me permets quand même de vous juger tellement c’est immonde). Vous pouvez juger par vous-même lequel de ces modes conviendra à vos préférences.

Petite déception pour les cinématiques qui ne semblent pas avoir connu le même traitement, car on a l’impression d’avoir un simple upscale en haute définition sans qu’elles aient été retravaillées comme elles ont pu l’être dans Final Fantasy VIII Remaster par exemple. C’est dommage de voir des textures baver quand tout le reste est aussi propre, surtout que comme le disait Grand Pa’ Simpson, “c’était la mode à l’époque” de mettre des cinématiques à chaque moment important (et moins important aussi…).

Et deuxième petite déception, les modes visuels ne peuvent pas être changés à la volée, il faut relancer le jeu et aller dans les options du menu d’accueil pour les modifier.

Chrono Cross – The Radical Dreamers Edition – Un jeu qui traverse les époques et les générations

Plusieurs modes de jeu sont également disponibles afin de vivre ou revivre cette odyssée selon votre humeur. Nous avons la possibilité soit de passer en mode accéléré, soit en mode ralenti. Le premier est fort agréable, car il faut se le dire, ça se trainait ! Cependant, on remarquera d’autant plus les saccades durant les combats surtout lorsqu’on sort des sortilèges et qu’il y a plusieurs ennemis à affronter, chose surprenante puisque c’était fluide sur PlayStation 1… Mais pour l’avoir relancé pour ce test dans les mêmes conditions comme quand on était en 2000, les combats étaient certes plus fluides, mais le jeu était leeeeent !!! Donc malgré ce défaut inexplicable qui mériterait un petit patch, Chrono Cross est plus agréable à parcourir dans cette The Radical Dreamers Edition. Quant au mode ralenti, il permettra de faciliter certains défis comme nourrir les dragons (et arriver facilement à en alimenter 100 sans problème !).

Le système de combat reste donc le même, un % de réussite selon votre coup qui augmente au fur et à mesure, et des éléments à utiliser en faisant attention aux effets de champ de la zone de combat. Si toutefois vous n’avez pas envie de vous retaper les 100 heures de jeu, ou si la difficulté devient trop corsée surtout pour certains boss, il est possible d’une part de désactiver les combats non-essentiels en appuyant sur le joystick gauche, ou éviter tous les coups de vos adversaires en appuyant sur le joystick droit. Oui, ça facilite grandement le jeu et certains vont crier au scandale que des joueurs utilisent de tels artifices et se verront juger devant Dieu pour ce crime, mais pas chez Daddygamerchief ! Ici, chacun est libre de jouer comme il en a envie, et le jeu le permet, donc merci Square Enix pour ces options d’accessibilités ! 

Les musiques ont été quelque peu retravaillées afin de leur faire tout l’honneur qu’elles méritent, car dès la mélodie d’introduction, vous serez immédiatement charmés. Le thème du jeu est tout juste sublime, et les autres mélodies qui rythment votre épopée vous marqueront à jamais. Et comme on pouvait s’en douter, toujours pas de doublage à l’horizon, ce qui aurait demandé beaucoup trop d’effort, et on aurait eu plus un remake qu’un remaster.

Pourquoi The Radical Dreamers Edition et pas simplement Chrono Cross Remaster ? Eh bien, car le cadeau bonux ma chère Lucette, c’est le contenu supplémentaire Radical Dreamers – Le trésor interdit – qui est enfin disponible en Occident !

Cette histoire textuelle était sortie uniquement au Japon via le module satellite de la Super Famicom, le Satellaview, et maintenant, ça y est tout le monde peut y jouer, et même en français ! Elle se joue à la manière d’un Livre dont vous êtes le héros, vous faites défiler le texte, et des choix vous sont proposés au fil de l’aventure. Ils auront des conséquences sur son déroulement.

Chrono Cross – The Radical Dreamers Edition – Mon avis

Chrono Cross reste un classique intemporel du JRPG, il est toujours aussi incroyable à parcourir si on se donne la peine de l’amadouer, et pour les plus réfractaires, les nouvelles options mises à notre disposition nous permettent de rendre l’aventure plus accessible, et surtout plus rapide, ce qui permettra à certains de récupérer tous les personnages possibles dans leur équipe.

Il n’est malheureusement pas exempt de certains défauts techniques, notamment des grosses saccades, et le fait qu’il ne soit pas disponible au format physique en Occident au grand dam des collectionneurs. Il existe toutefois une édition physique Nintendo Switch en Asie avec toutes les langues incluses, l’import est donc toujours de mise ! Mais malgré ces défauts, il serait vraiment dommage de se priver de cette pépite vidéoludique disponible enfin en français, sans avoir besoin de se lever les fesses pour insérer le disque 2 afin de continuer le jeu, avec un visuel qui ne pique pas les yeux, et avec le contenu supplémentaire The Radical Dreamers

Juste pour ça, merci Squaresoft, euh Square Enix !

Attention Parents !!!!!

Le système de jeu est d’une époque où nous n’étions pas pris par la main, ni avec plein d’indications visuelles sur quoi faire et où aller, les plus jeunes pourraient donc être rapidement perdus. Certains dialogues peuvent être aussi assez crus et familiers, donc difficile de le conseiller avant l’adolescence. Côté violence, rien à signaler, c’est une aventure riche en émotions, et sans hémoglobine.